Est-ce vraiment si difficile de débuter le violon ?
Les parents qui annoncent à leur entourage que leur enfant débute le violon sont très souvent confrontés à la même réaction : une grimace, un soupir, et un « bon courage ! » lancé à la volée. Combien d’apprentis violonistes se rabattent sur le piano, la peinture ou le football après quelques premiers mois laborieux, persuadés qu’ils n’arriveront jamais à avoir un son correct ? Oui, le violon transporte avec lui l’idée d’un apprentissage complexe, difficile et long. Qu’en est-il réellement des difficultés qui attendent le violoniste débutant ? Quelles sont les clés pour les surpasser ?
Une bonne oreille musicale, un atout indispensable
Mettez-vous face à un piano. Chaque touche correspond à une note. Si vous appuyez sur un La, vous obtenez un La. Attrapez une guitare. Chaque case correspond à une note. Si vous appuyez sur la case du Mi, vous obtiendrez un Mi, bien que potentiellement un peu grésillant si vous manquez d’entrainement. Soufflez dans une flûte en adoptant la position des doigts du Ré. Le son qui sort de l’instrument est bien un Ré.
La principale différence du violon avec tous ces instruments, c’est qu’il n’offre pas de solution simple pour obtenir une note juste. En d’autres termes, le violoniste doit trouver à l’oreille la place adéquate de son doigt sur la touche pour jouer une note juste. C’est cette difficulté majeure qui fait que les débutants produisent des sons désagréables à l’oreille.
Heureusement, il existe plusieurs façons de contrer les fausses notes :
– entrainer son oreille régulièrement à bien entendre les notes ;
– adopter la bonne posture pour tenir le violon, afin que les doigts arrivent quasiment d’eux-mêmes à la position souhaitée ;
– commencer par des cordes à vide et ajouter très progressivement les doigtés sur le manche au fur et à mesure des semaines.
Le crissement de l’archet sur les cordes
La justesse de la note se travaille avec la main du manche (la main gauche pour le droitier). La main droite, quant à elle, se charge de l’archet. Et c’est là que réside une autre difficulté courante chez les débutants violonistes. Il faut, avec un savant mélange de force et de légèreté, trouver l’angle parfait et la pression suffisante pour que l’archet glisse sur les cordes sans crissement.
Il est presque impossible d’éviter les sons désagréables les premières fois où l’on joue du violon. Mais cette période peut être assez courte avec un entrainement régulier et de la minutie dans la façon de travailler. Prendre un cours de violon à domicile est une aide précieuse pour engranger des conseils sur la meilleure façon d’obtenir un son agréable. Après quelques séances, vous remarquerez que la sonorité est déjà beaucoup plus jolie. Un an de pratique régulière suffit normalement à oublier les tracas des crissements sur les cordes.
À savoir : les bruits de frottement peuvent aussi provenir d’un manque de lubrification de l’archet. N’oubliez pas d’enduire la mèche de colophane régulièrement avant de jouer.
Bien tenir son violon, c’est fatigant… mais seulement au début
La pratique du violon est physique. Le musicien joue généralement debout (sauf dans un orchestre), il doit tenir son instrument à hauteur d’épaule et garder les bras levés une bonne partie du morceau. Les enfants se montrent vite découragés lorsqu’ils commencent à éprouver des tensions dans la nuque ou le haut du corps. Pour éviter cela, il vaut mieux privilégier des cours de musique de moins longue durée à fréquence plus importante, par exemple deux fois 30 minutes hebdomadaires au lieu d’une fois 1 heure.
Lorsque les muscles se sont habitués, que la posture est plus naturelle, le corps se détend. Le violoniste n’éprouve plus aucune difficulté à conserver sa position et il peut se consacrer pleinement à son interprétation. Mais, en cas d’arrêt du violon de longue durée, il faudra un petit temps pour retrouver le même confort de jeu.